Archives de catégorie : Non classé

Abri AAA (abri antiatomique) ou ASU

Afin de protéger la troupe contre les effets des armes, principalement contre deux des armes AC, des agris et des PC permanents sont construits aux points névralgiques (points d’appui et barrages).

En principe, un tel abri peut accueillir une section (25 à 33 hommes) ou une demi-section (15 à 27 hommes).

Les abris sont pourvus d’un accès horizontal, d’un accès par puits ou d’un accès combiné par puits/escaliers.

Les ouvrages comprennent le local protégé, l’entrée et la sortie de secours.

Mû par un ventilateur à main, l’air extérieur entre par la sortie de secours et passe dans le local protégé via une vanne anti-explosion munie d’un filtre anti-poussière. L’air vicié sort par l’entrée via une vanne de surpression et, le cas échéant, le sas anti-gaz et anti-souffle.

Certains de ces ouvrages comprennent un réservoir d’eau de 300 litres ou de 600 litres. L’eau de ces réservoirs n’est pas potable.

Le nombre des places assises et des couchettes est compté pour une occupation normale. Toutefois, pour peu de temps, un peut tolérer 50% de places protégées en plus.

Une partie de ces ouvrages ne sont pas alimentés en électricité. La ventilation est actionnée manuellement et l’éclairage est prévu avec des bougies ou des lampes de poches. Tout autre éclairage est interdit, car dégageant trop de gaz mortels.

Des toilettes à sec sont installées et permettent de stocker les excréments.

Le territoire national suisse abrite de très nombreux ouvrages de ce type afin de protéger une grande partie de l’armée.

 

Débarquement du 6 juin 1944 – Juno Beach – Bernières-sur-Mer

En juin 1944, lors du débarquement allié en Normandie, la plage de Bernières-sur-Mer est le secteur Nan de Juno Beach, seconde plage la mieux fortifiée après Omaha Beach. Le général allemand Friedrich-Wilhelm Richter commande la 716e division gardant la région avec onze canons de 155 mm et neuf de 75 mm. La prise de ce secteur est assignée à la 3e Division d’infanterie canadienne commandée par le major-général Rodney Keller (décédé en 1954 lors d’une visite en Normandie).

Le 6 juin 1944, jour J, avec le commando Kieffer le Régiment de la Chaudière est la seule unité francophone à participer aux opérations à terre du débarquement. Commandé par le lieutenant Paul Mathieu de Québec, ce régiment de Canadiens français débarque à Bernières-sur-Mer après les Queen’s Own Rifles of Canada et surprend la population locale qui ne s’attendait pas à rencontrer des troupes parlant le français. À la fin de la journée suivante, les forces canadiennes, 21 500 hommes (sans compter les pertes), font leur jonction avec les forces britanniques qui ont pris Sword Beach. Les pertes canadiennes (morts, blessés, disparus) sont d’environ un millier de combattants.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Bernières-sur-Mer de Wikipédia en français

Char américain A4M1 Sherman en Moselle

Lors d’un voyage en France, plus précisément en Moselle, au bord d’une route, près d’un petit village, nous nous sommes arrêtés afin de voir en détail les restes d’un char Sherman ayant combattu lors de l’avance alliée en 1944-1945.

Ce char était incorporé dans une unité française et a terminé sa carrière à l’endroit ou il se trouve actuellement. Vous remarquerez les nombreux impacts d’obus et le blindage traversé à plusieurs endroits. Il paraît fort probable que l’équipage n’a pas survécu à ces impacts.

Remarquez particulièrement les deux impacts sur la tourelle.

Char américain A4M1 Sherman en Moselle

Lors d’un voyage en France, plus précisément en Moselle, au bord d’une route, près d’un petit village, nous nous sommes arrêtés afin de voir en détail les restes d’un char Sherman ayant combattu lors de l’avance alliée en 1944-1945.

Ce char était incorporé dans une unité française et a terminé sa carrière à l’endroit ou il se trouve actuellement. Vous remarquerez les nombreux impacts d’obus et le blindage traversé à plusieurs endroits. Il paraît fort probable que l’équipage n’a pas survécu à ces impacts.

Remarquez particulièrement les deux impacts sur la tourelle.

Char américain A4M1 Sherman en Moselle

Lors d’un voyage en France, plus précisément en Moselle, au bord d’une route, près d’un petit village, nous nous sommes arrêtés afin de voir en détail les restes d’un char Sherman ayant combattu lors de l’avance alliée en 1944-1945.

Ce char était incorporé dans une unité française et a terminé sa carrière à l’endroit ou il se trouve actuellement. Vous remarquerez les nombreux impacts d’obus et le blindage traversé à plusieurs endroits. Il paraît fort probable que l’équipage n’a pas survécu à ces impacts.

Remarquez particulièrement les deux impacts sur la tourelle.

Char américain A4M1 Sherman sur la place de Montfaucon – Argonne

Le M4 est certainement le modèle de char de la seconde guerre mondiale le plus connu avec le char Tigre. C’est avec le char Sherman que le général Patton a libéré la France. Sa silhouette caractéristique en fait le symbole de l’US Army.

L’installation de ce Sherman a pour objectif  de rappeler que le village a été libéré à deux reprises par les troupes américaines commandées par le général Patton : en novembre 1918 il arriva à la tête d’un char Renault ; en août 1944 le général était à bord d’un char Sherman.

Le char Sherman mis a disposition par le Musée des blindés de Saumur, a été entièrement rénové. La prochaine étape sera d’installer à ses cotés un char Renault de 1918.

Pegasus Bridge (Normandie)

Il s’agit d’un pont basculant du type Scherzer. Initialement construit en 1935, l’original a été remplacé par un nouveau pont similaire mais plus long en 1994 (afin d’accroitre la largeur praticable du canal et inauguré lors du cinquantième anniversaire du débarquement de Normandie). La longueur de la travée basculante est de 45,70 m. Le pont porte la route départementale D 514.

L’ancien pont, qui avait déjà été rallongé et dont le plancher avait été retiré, reste visible au Musée de l’Aspeg Pegasus Bridge & Batterie de Merville situé entre le canal et l’Orne.

Il doit ce surnom à un commando de la 6th Airborne Division (6e division aéroportée britannique) qui portait le nom et l’emblème du Pégase et qui était chargé de sa prise sous les ordres du major John Howard dans la nuit du 6 juin 1944.

Les soldats, amenés par trois planeurs Horsa le 6 juin 1944 à minuit vingt, réussirent à se poser à environ deux cents mètres du pont sans se faire remarquer par l’armée allemande. Trois autres planeurs portaient un autre commando qui devait prendre le deuxième pont sur l’Orne. Chaque planeur était composé d’environ trente hommes. Pendant cette opération, Herbert Denham Brotheridge, fut le premier soldat allié mort au combat le jour J et quatorze furent blessés.

Le piper Bill Millin a participé à la prise du pont, armé de sa seule cornemuse écossaise, parmi les renforts débarqués à Sword Beach. Des soldats alliés auraient traversé le pont au son de son instrument  peu après 12 h, le feu entre les soldats britanniques et allemands cessant, puis reprenant à son passage au son de Blue bonnets over the border. Cet épisode, ainsi immortalisé par le film Le Jour le plus long, n’est pas réellement confirmé par Bill Millin qui aurait à peine eu le temps de commencer à jouer à la fin de la traversée. C’est le pont Euston 2 chevauchant l’Orne, deux cents mètres plus loin, qui aurait été franchi au son de sa cornemuse.

Le café Gondrée, situé à 20 m du Pegasus Bridge où se trouvaient Thérèse et Georges Gondrée, est la première maison de France continentale à avoir été libérée. Ce café est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1987 (puis 1993). La plaque commémorant l’authenticité de cet événement a été inaugurée en juin 1954. Cependant, l’historien Norbert Hugedé, affirme dans son ouvrage dédié à l’opération Deadstick que c’est la maison située en face et appartenant à Louis Picot qui a été contrôlée la première lors des combats. La maison Gondrée n’aurait ouvert ses portes aux soldats alliés qu’au petit matin du Jour J.

L’ensemble du site Pegasus Bridge (pont et ses abords), à cheval sur les communes de Bénouville et Ranville a été inscrit en 1972 puis classé en 2010 en tant que site naturel classé. En 2006, 11 parcelles pour un total de 10,5 ha ont été affectées au conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres.

Peu avant la mise en place du nouveau pont à bascule en 1994, des travaux ont été nécessaires pour l’entretien des berges du Canal de l’Orne. Un canon antichar, situé à proximité du pont et appartenant à l’ancien point d’appui allemand codé Widerstandsnest 13 (abrégé en Wn 13), a été déplacé d’une dizaine de mètres pour l’éloigner de la berge. Il n’est plus aujourd’hui à son emplacement initial.

 

LES CANONS GÉANTS DE 80 cm « GUSTAV » et « DORA »

Le mythe de la Ligne Maginot, réputée imprenable et indestructible, poussa les Allemands à concevoir un canon suffisamment puissant pour percer ses formidables défenses. Le résultat final fut les monstrueux canons de siège « Gustav » et « Dora » qui constituent les pièces les plus lourdes jamais conçues sur rail et dont le calibre atteignait 80 cm (voir les photos à la suite du texte).

Leur histoire débute en 1935, lorsque le Heereswaffenamt (HWA) demanda à la firme Krupp quelles caractéristiques devait avoir un canon pour battre en brèche la Ligne Maginot, comme l’avaient fait les obusiers Krupp de 42 cm contre les fortifications de Liège en 1914.  Les experts de Krupp proposèrent des solutions balistiques pour des canons de différents calibres (70, 80 ou 100 cm).

En 1936, Hitler renouvela la question lors de sa visite aux usines Krupp et on lui soumit les mêmes propositions. Comme le Führer s’enquérait de la faisabilité d’un tel projet, on lui répondit que cela posait certes des difficultés mais que ce n’était pas impossible. Flairant une bonne affaire et connaissant le goût maladif de Hitler pour les projets titanesques et démesurés, le baron Gustav Krupp von Bohlen und Halbach fit établir aussitôt des plans techniques pour un canon de siège géant de 80 cm. Ceux-ci furent soumis au HWA en 1937 et Krupp reçut très vite commande de 3 pièces.

Les travaux débutèrent dès l’été 1937, dans la perspective de livrer le premier canon dans le courant du printemps 1940. Le défi technique était e taille.

Krupp conçut deux types de projectiles de 80 cm pour son canon géant :

  • L’obus de rupture anti-béton, pesant 7’100 kg, qui permettait de battre en brèche n’importe quelle position fortifiée jusqu’à 38 km de distance, en utilisant une charge de 2’100 kg.
  • L’obus explosif de 4’800 (kg), propulsé par une charge explosive de 2’240 kg et dont la portée atteignait 47 km.

On a de la peine à imaginer l’ampleur du défi technique que cela représentait, tant les chiffres sont énormes. Pour rendre les choses plus parlantes, cela équivalait à expédier à une quarantaine de kilomètres un obus pesant le poids d’un autobus chargé de 40 passagers, en utilisant une charge propulsive équivalente au poids d’une grosse limousine Mercedes !  Rien de moins ! Cela impliquait de concevoir un canon d’une taille colossale, à côté duquel les mortiers de 42 cm utilisés durant la première guerre mondiale feraient figures de modèles réduits… Et comme si le défi n’était pas assez compliqué, il fallait que ce canon fût mobile pour pouvoir se déplacer facilement d’un point à l’autre du front, en fonction des nécessités opératives.

Vu le poids et les dimensions gigantesques du canon, il était évidemment impossible de le déplacer d’une seule pièce, ni même en deux ou trois parties… L’affût à lui seul mesurait plus de 12 m de large, ce qui impliquait de le scinder en deux, à la fois verticalement et horizontalement, pour permettre son transport par voie ferrée. Il ne tenait pas sur une seule voie ferrée, si bien qu’on imagina finalement de l’installer sur deux trains de bogies disposés en tandem et immobilisés sur deux voies ferrées parallèles !

Les parties constitutives du « monstre » furent donc dessinées de façon que chacun d’elles puisse être démontée et transportée par chemin de fer, sans dépasser le tonnage maximal toléré par le matériel roulant et les ouvrages d’art.

Seuls les bogies supportant la plate-forme de base, étaient tractés le long des voies ferrées. Tout le reste de la plate-forme, de l’affût et de la superstructure était démonté et acheminé séparément, de même que le berceau et le tube. Des wagons plats furent spécialement construits pour ce type de transport.

Chaque canon était servi par une unité comptant 1’720 hommes, placée sous le commandement direct d’un général.

A cet incroyable caravansérail s’ajoutait, pour chaque canon :

  • les trains de munitions,
  • les trains de voyageurs transportant les servants,
  • un train transportant le magasin de pièces détachées,
  • un train équipé d’une grue géante pour le montage et le démontage de la pièce,
  • deux trains hérissés de canons de Flak pour la défense antiaérienne du « monstre »,
  • un train transportant la compagnie d’infanterie chargée de la protection de la pièce et de la sécurisation du périmètre.

Mise en batterie du canon

L’emplacement choisi pour le tir correspondait toujours à une courbe du réseau ferroviaire, de façon à permettre le pointage en avançant ou en reculant la pièce le long de la voie ferrée.

En arrivant, la première chose que faisait l’unité était d’aménager la position en installant quatre voies parallèles dans le virage : les deux voies situées le plus à l’extérieure servaient à déplacer la grue géante et étaient également utilisées pour approcher les trains de munitions et de pièces détachées.  Les voies intérieures accueillaient les 2 trains de bogies destinés à supporter le canon, qui étaient acheminés séparément et immobilisés côte à côte dans la courbe. On installait ensuite la plate-forme de base qui permettait de relier les boggies et de les solidariser. Puis on procédait au montage de l’affût, du berceau et du canon, grâce à la grue géante qui permettait de lever les divers éléments, de les mettre en place et de les assembler. Une fois l’affût monté, on installait le porte tourillond, le berceau portant les tourillons, et enfin le manchon. La partie arrière du tube était ensuite insérée dans le manchon, puis on procédait à la fixation de la partie avant qui était bloquée en position par d’énormes boulons d’acier. Chacun  des éléments du tube pesait plus de 100 tonnes. La dernière étape était l’assemblage des éléments de la culasse, puis l’installation du bloc de culasse. Le montage  de la pièce prenait du temps et il fallait compter plusieurs semaines avant que le canon soit prêt à tirer.

Une fois achevé, l’ensemble mesurait 42,97 m de long et 12 m de large, pour un poids total de 1’350 tonnes. La longueur du tube atteignait 32,48 m…

Une fabrication plus compliquée que prévu

En fait, en mai-juin 1940, les 3 canons géants commandés par Hitler étaient loin d’être achevés car la firme Krupp s’était heurtée à des difficultés techniques imprévues, dues essentiellement au gigantisme du projet. Si bien que la Ligne Maginot fut contournée par les Allemands sans l’assistance qu’aurait put fournir les trois monstres de 80 cm.

Selon certaines sources, Hitler aurait d’ailleurs eu des paroles très dures pour la direction de Krupp après l’achèvement de la campagne de France, ajoutant qu’il avait impérativement besoin de ces canons pour lancer l’assaut contre la forteresse britannique de Gibraltar s’il obtenait de Franco l’autorisation d’acheminer des troupes à travers l’Espagne. Le projet avait été baptisé « opération Félix » et aurait dû être appuyés par les Brandebourgeois et les Fallschirmjäger,  mais le Führer n’obtint jamais la permission du Caudillo.

Un premier tube fut achevé à la fin de 1940 et testé au banc de tir au début de 1941. L’affût n’ayant pas été fabriqué tant que le canon n’était pas prêt, sa fabrication requit l’essentiel de l’année 1941. Si bien que ce n’est qu’au début 1942 que le premier canon fut terminé. Baptisé « Gustav », en l’honneur du prénom du baron Krupp, il fut aussitôt acheminé vers la côte de la mer Baltique et remonté sur le polygone de Rügenwalde pour procéder aux premiers essais de tir. Hitler tint à y assister personnellement et se montra très impressionné par le gigantisme du colosse d’acier et par son énorme puissance de feu. Gustav Krupp le présenta à Hitler en déclarant qu’il s’agissait là de sa contribution personnelle à l’effort de guerre.

Un second canon géant fut achevé en 1942. Il fut baptisé « Dora », du nom de l’épouse d’Erich Müller, le dessinateur en chef de la firme Krupp. Quant au troisième, la construction des ses éléments ne faisait que débuter.

« Gustav »

Dès la fin des tirs d’essai à Rügenwalde, « Karl » fut démonté et acheminé vers le front de l’Est pour participer au siège et à l’écrasement de Sébastopol, en Crimée. Il prit position à Bakhchisary, à 16 km au nord de la place forte russe, et tira 48 projectiles sur la place assiégée. Sa réussite la plus spectaculaire fut le tir d’un obus de rupture de 7 tonnes sur un magasin à munitions de la baie de Severnaïa, qui s’enfonça profondément dans le terrain, perça la voûte de maçonnerie et provoqua l’explosion générale de la position, causant de très sévères pertes aux Soviétiques…

Après la chute de Sébastopol, « Gustav » fut démonté et ramené à l’usine Krupp d’Essen pour procéder à un ré-usinage du tube. En comptant les tirs d’essai et de réglage, ainsi que les obus tirés à Sébastopol, la pièce avait tiré plus de 300 coups et était complètement usé…

« Dora »

Dès son achèvement en 1942, « Dora » fut également dirigé sur le front de l’est et acheminé vers Stalingrad, où il devait contribuer à l’écrasement de la cité pour hâter sa chute. Il est impossible de reconstituer son parcours sur place et de déterminer dans quelle mesure il participa effectivement au siège, vu le caractère lacunaire et souvent contradictoire des documents. Il est toutefois certain qu’il n’y resta pas longtemps et que les Allemands le retirèrent assez vite, car il n’y était déjà plus lorsque les Armées soviétiques prirent au piège la VIe armée du général von Paulus, en novembre 1942. Il aurait été impossible de le démonter et de le déplacer dans un délai si court s’il avait encore été sur place lorsque l’Armée rouge lança l’attaque.

Selon certains témoignages, « Gustav » aurait ensuite été envoyé à Leningrad à la fin 1942, pour pilonner la cité et hâter sa chute. L’un des deux canons géants aurait également été employé lors du soulèvement de Varsovie, en 1944, pour écraser les insurgés. En fait, il semblerait que les témoignages en question aient confondus les deux canons géants avec les mortiers géants autopropulsés « Karl » de 60 cm, à qui il faut probablement attribuer ces deux actions.

En 1943, « Gustav » et « Dora » furent à nouveau expédiés sur le polygone de Rügenwalde, pour procéder à des tirs de réglage et d’exercice.

Puis ils disparurent définitivement et on perd totalement leur trace jusqu’en mai 1945, lorsque la 3e Armée U.S. découvrit des parties de « Gustav » en Bavière. Des éléments de « Dora » furent mis au jour par la suite près de Leipzig, et des parties du troisième canon géant, qui ne fut jamais achevé, furent saisis dans l’usine Krupp d’Essen et sur le terrain d’expérimentation de Meppen, appartenant également à la firme Krupp. Ces fragments épars étaient incomplets et très insuffisants pour reconstituer un canon. On ignore ce que les parties manquantes sont devenues…

Le mystère qui entoure la fin de ces canons géants demeure toujours d’actualité, et il est probable que ce voile ne sera jamais totalement levé. Du point de vue technique, ces « monstres » furent une véritable prouesse industrielle. En revanche, leur valeur en tant qu’armes est très discutable car ils furent une perte de temps, d’argent et de moyens qui auraient sans doute été plus profitables ailleurs. Chaque canon coûta la bagatelle de 7 millions de Reichsmark ! Avec cette somme, on aurait pu construire 56 chars Tiger I qui auraient sans doute causé beaucoup plus de pertes et de soucis aux Alliés…

Données techniques :

Type                     canon lourd géant

Catégorie             artillerie de siège

Calibre                  80 cm

Constructeur       Krupp (Essen)

Conception          1937

Fabrication           1941-42

Mise en service   1942

Poids total            1’350 tonnes

Longueur totale   42,97 m

Largeur totale      12,00 m

Longueur tube     32,48 m

Portée                   38 km avec l’obus de rupture / 47 km avec l’obus explosif

Munitions             – un obus de rupture anti-béton de 7’100 kg.

– un obus explosif de  4’800 kg.

Charge                  2’100 kg pour l’obus de rupture / 2’240 kg pour l’obus explosif.

Nombre                3 unités, dont deux achevées (« Gustav » et « Dora »).

 

Pont métallique américain sur la Meuse à Vacherauville

En 1945 la France était saignée à blanc et de nombreuses destructions étaient à réparer d’urgence afin de rétablir le fonctionnement normal de la nation.

Sur la Meuse, près de Vacherauville, un pont enjambant la Meuse était détruit. Pour le remplacer, on a prélevé un élément d’une jetée d’un des deux ports artificiels établis en Normandie par les alliés.

Il est remonté sur la Meuse et c’est le seul élément connu, dit-on,  qui existe encore de ces ports artificiels.

Il est très difficile à trouver et il faut se renseigner dans un village de la région, sans quoi vous ne le trouverez jamais !!

A577 LE FORT D’ARTILLERIE DE VALLORBE / PRÉ-GIROUD

Situation générale

Achevé en 1940, l’ouvrage suisse de Pré Giroud se trouve dans le massif du Jura, au-dessus de la localité de Vallorbe. Il est installé à flanc de montagne, face à la trouée du col de Jougne et au débouché du tunnel ferroviaire du Mont-d’Or, qu’il avait mission de barrer. Il occupe donc une position frontale face à la frontière française, sur l’un des rares axes de pénétration qui permettent de franchir la chaîne du Jura depuis la Franche-Comté voisine. Cette situation en font une position idéale pour un fort d’arrêt isolé.

Mission

La mission de l’ouvrage était multiple:

 Barrer la trouée de Jougne face à la France, de façon à interdire l’utilisation de cet axe routier par des colonnes motorisées ou blindées cherchant à pénétrer sur le territoire suisse depuis la Franche-Comté.

  1. Battre le débouché du tunnel ferroviaire du Mont d’Or, de façon à empêcher toute utilisation de la ligne de Chemin de Fer Paris –Dijon – Lausanne par un agresseur potentiel, quel qu’il soit.
  2. Soutenir la défense du secteur frontalier et interdire la route de la vallée de Joux.
  3. Protéger les barrages anti-chars et les ouvrages minés installés sur les principaux axes de pénétration dans ce secteur frontière.
  4. Harceler l’ennemi dans les intervalles pour l’obliger à disperser ses moyens et affaiblir ainsi son effort principal.

Un fort d’arrêt isolé articulé sur 3 niveaux

L’ouvrage de Pré-Giroud est conçu comme un fort d’arrêt isolé. Il occupe une position frontale et dominante, face à la direction d’attaque potentielle.

Il comporte 6 casemates répartis en éventail dans le terrain et étagées dans la pente. Ces casemates forment un périmètre défensif cohérent en forme de triangle. Ce triangle, dont la base est tournée face à la pente (direction de l’ennemi), est délimité par un réseau de barbelés  qui entoure ce qu’on appelle la « zone de mort ». La partie du terrain située à l’intérieur de cette zone est en effet battue par le feu croisé d’au moins deux casemates, de façon à interdire toute infiltration d’infanterie. Elle permet aux blocs de combat de se flanquer mutuellement et de protéger les embrasures des pièces, situées au centre du périmètre.

A cela s’ajoutent 3 fortins d’infanterie indépendants, implantés à l’extérieur du périmètre et dispersés aux 3 angles du triangle ainsi défini. Leur mission était d’assurer la protection à distance de l’ouvrage. Contrairement aux 6 casemates, ces fortins n’étaient pas reliés au fort mais entourés par une double rangée de barbelés.

Les 6 casemates principales sont reliées par un réseau de galeries souterraines qui communiquent également avec les organes vitaux de l’ouvrage (caserne, salle des machines, magasins à munitions). Toutes les installations sont souterraines et creusées dans le roc de la montagne, selon le principe généralisé en Suisse. Seule les rares parties exposées affleurant du sol (embrasures de tir) sont protégées par une masse couvrante de béton. Le reste est totalement invisible.

Armement

 Les casemates d’artillerie (armement 1939-1945)

Seules les casemates C1, C2 et C3, situées au milieu du périmètre, étaient dotées de pièces d’artillerie. La mieux armée était la casemate centrale (C2), qui possédait 1 canon de calibre 7,5 cm modèle 1939 à culasse semi-automatique (destiné au pilonnage du secteur frontière et des axes de pénétration), plus un canon anti-chars de 4,7 cm à culasse semi-automatique et un poste d’observation. Les deux autres casemates latérales (C1 à l’est, C3 à l’ouest) n’étaient armées que d’un canon de calibre 7,5 cm modèle 39 à culasse automatique. Le canon de 4,7 cm a été remplacé plus tard par une pièce antichars de calibre 9 cm.

Les casemates d’infanterie (armement 1939-1945)

La défense rapprochée du triangle de la « zone de mort » était assurée par le feu croisé de 3 casemates d’infanterie (M1, M2, M3), implantées à la base et au sommet du triangle de mort. Les blockhaus M1 et M4 possédaient chacun 1 mitrailleuse 11 de calibre 7,5 cm à refroidissement à eau, 1 poste d’observation et une sortie de secours. Les deux autres casemates (M2 et M3) étaient équipées pareillement, mais sans poste d’observation.

Les fortins de protection extérieurs

L’armement des 3 fortins situés à l’extérieur de la zone de mort (achevés en 1941) comprenait 2 mitrailleuses 11 par ouvrage, soit un total de 6 armes.

Toutes ces armes étaient installées sur des affûts de forteresse à embrasure minimum, équipés de panorama permettant le tir sans visibilité (nuit, brouillard, neige, fumée, etc.). Les cibles étant prédéfinies et numérotées sur ces panoramas, il suffisait de placer l’index de l’arme sur le point choisi pour que le canon soit pointé exactement vers le but désiré !

Concept et construction

Le fort a été conçu par le bureau fédéral des constructions à Berne (BBB) entre 1935 et 1936. La construction, amorcée en 1937 a été achevée en 1939 pour le fort, en 1941 pour les fortins indépendants extérieurs. D’après le témoignage de soldats ayant servi dans l’ouvrage en 1940, les essais des pièces de calibre 7,5 cm eurent lieu alors que les Allemands étaient déjà parvenus au poste frontière de Jougne!

Durant toute la mobilisation, l’ouvrage demeura sous la responsabilité et le contrôle direct de la compagnie couverture frontière volontaire, rebaptisée ensuite compagnie garde de fortification 1, stationnée à Vallorbe, qui assura tout au long de la guerre l’entretien de l’ouvrage entre les périodes d’occupation.

La caserne et la salle des machines

La caserne et la salle des machines, creusées profondément dans le sous-sol, sont situées dans la zone de l’ouvrage équipée d’une protection collective. A l’intérieur de ce périmètre protégé, l’air était ventilé et maintenu constamment en surpression par rapport à l’extérieur, pour éviter toute infiltration venant du dehors. L’étanchéité de la zone était assurée par des sas munis de portes étanches spéciales, conçues ingénieusement par le major Willy Elfer. Le cas échéant, en cas d’incendie ou d’attaque par les gaz de combat, l’air était filtré avant d’être diffusé dans les locaux, pour éviter l’intoxication de la garnison.

La caserne souterraine, prévue pour l’effectif d’une compagnie, comprend 2 réfectoires pour 60 et 40 hommes, 3 dortoirs pour 103 hommes, une cuisine avec dépendance, une infirmerie avec salle d’opération, un bureau (commandant) et un poste de commandement. Un central téléphonique assure les communications avec l’extérieur et entre les différentes parties de l’ouvrage.

La salle des machines abrite 2 groupes électrogènes diesel-électriques (garantissant l’autonomie énergétique du fort), le système de ventilation collective, les batteries de filtres (CO pour le monoxyde de carbone, C pour la lutte contre les toxiques de combat) et un petit atelier permettant les réparations de fortune.

La défense du secteur durant la mobilisation

Durant la mobilisation, la défense du secteur frontière de la trouée de Jougne fut assurée par 2 bataillons frontière de fusiliers (Bat. fr. fus. 213 et 214) tandis que le fort de Pré-Giroud était occupé par la compagnie de forteresse 91 (Cp. fort. 91). Le dispositif était complété par un détachement de mineurs, par les Gardes frontière postés à Vallorbe, la Garde locale et un détachement de défense aérienne passive (D.A.P., précurseur de l’actuelle protection civile), plus quelques gendarmes.

Quelques dates marquantes

1937              : début de la construction du fort de Pré-Giroud.

1938              : les Allemands envahissent l’Autriche et la Tchécoslovaquie.

29 août 1939  : mise sur pied des troupes de protection frontière suisses.

30 août 1939  : le Conseil fédéral nomme le général Guisan à la tête de l’armée suisse.

2 sept. 1939   : mobilisation générale de l’armée suisse, en réponse à l’invasion de la Pologne.

10 mai 1940   : Hitler lance sa grande offensive contre le Benelux et la France.

12 mai 1940   : les panzers percent les lignes françaises à Sedan et se ruent vers la Manche.

26 mai 1940   : les tenailles de l’armée allemande se referment sur la poche de Dunkerque.

27 mai 1940   : visite du général Guisan à Vallorbe.

3 juin 1940     : les Allemands sont devant Paris.

15 juin 1940   : les Allemands arrivent en force à la frontière suisse de Vallorbe.

22 juin 1940   : la France humiliée et écrasée signe l’armistice avec les forces de l’Axe.

1941              : achèvement des petits fortins de protection extérieure du Fort de Pré-Giroud.

6 juin 1944     : les Alliés débarquent sur les plages de Normandie.

15 juin 1944   : mise sur pied des troupes frontière suisses. Pré-Giroud est en alerte !

27 août 1944  : les Allemands quittent définitivement la frontière de Vallorbe.

28 août 1944  : un détachement de F.F.I. remplace les Nazis à la frontière de Vallorbe.

12 sept. 1944 : arrivée à Vallorbe d’une jeep américaine portant un drapeau suisse.

24 avril 1945  : le maréchal Pétain est remis au général Koenig à la frontière de Vallorbe.

7 mai 1945     : capitulation officielle du IIIe Reich allemand.

1988              : le Fort de Pré-Giroud est la première fortification suisse à ouvrir au public!

 Pour en savoir plus :

Pourquoi une forteresse à Pré-Giroud Vallorbe ? ouvrage de M. André Jaillet édité en 1988 par la Fondation du fort de Vallorbe. 2ème édition 1993. Imprimerie Vallorbe S.A. 66 pages richement illustrées.

VISITES DU FORT DE PRÉ-GIROUD

Informations et réservations:

tél.       ++41 21 843 25 83

++41 21 843 22 62

contact@vallorbetourisme.ch

www.vallorbe.ch/tourisme/visite/fort

Comment y arriver:

Depuis la Franche-Comté: suivre la E23 / N57, direction Pontarlier – Lausanne, jusqu’à Vallorbe. Depuis Genève et Lausanne: Autoroute E23 / N1 en direction de Dijon, Besançon, jusqu’à Vallorbe.

Depuis Bern et Zürich: autoroute E25 / N1, direction Lausanne – Genève, puis E23 direction Dijon.

L’itinéraire d’accès est balisé et fléché depuis le centre du village de Vallorbe.