Fortifications suisses : historique

La Suisse possède la plus grande densité de fortifications modernes au monde: plus de 20’000 fortifications souterraines pour une superficie de 41’000 km2, soit une fortification chaque 2 km en moyenne! Il faut dire que les Suisses ont commencé à se fortifier dès 1830 et à creuser leurs montagnes dès 1880 pour protéger leur indépendance et leur “neutralité armée”.

La plupart de ces fortifications datent de la seconde guerre mondiale (1939-1945) et de la “guerre froide” (1946-2000). L’effort principal a débuté en 1933 et s’est poursuivi jusqu’en 2000. Les ouvrages sont répartis à travers tout le pays, principalement le long des zones-frontières, sur le pourtour de la Suisse, mais aussi à l’intérieur du territoire, le long des axes routiers et ferroviaires. Les plus fortes concentrations se situent dans le mythique “Réduit alpin”, c’est-à-dire dans les Alpes et Préalpes suisses où l’armée entendait résister farouchement dans les montagnes. Un très grand nombre de fortifications sont également échelonnées le long des grands axes de transit transalpins mettant en communication l’Allemagne avec l’Italie, à savoir:

  • la haute vallée du Rhône à l’ouest, correspondant en gros à l’axe du Grand-Saint-Bernard dans la région du Bas-Valais et du Chablais suisse.
  • l’axe ferroviaire Bern-Lötschberg-Simplon dans le Haut-Valais et l’Oberland bernois.
  • le massif et l’axe du Gothard au centre du pays, en Suisse centrale et au Tessin.
  • la vallée du Rhin à l’est, dans les Grisons et le canton de Saint-Gall.

La plupart de ces ouvrages sont souterrains, creusés sous les montagnes et directement  excavés dans le roc. A cela s’ajoutent des bunkers en béton hors sol, souvent camouflés en faux chalets suisses, ainsi que des milliers de barricades antichars et d’ouvrages minés correspondant à des passages obligés (ponts, viaducs et tunnels, routiers et ferroviaires).