Armes V

Les armes V développées par les Nazis du IIIe Reich étaient des armes de représailles, le V étant l’abréviation de Vergeltungswaffen, “armes de représailles”.
Au départ, il s’agissait d’armes de vengeance, destinées à contrebalancer les effroyables destructions causées aux villes et à la population civile allemandes par les bombardements stratégiques intensifs opérés à partir de 1942 par les Anglo-Américains, qui causèrent des centaines de milliers de morts parmi la population civile.
Dans le courant de la guerre, les Nazis réalisèrent que les armes V pouvaient également servir de vecteurs à des armements totalement révolutionnaires, les Wunderwaffen ou “armes miracles”, dont le développement ultra-secret devait permettre la victoire in extremis de l’Allemagne dans les derniers mois de la guerre.

Pour Hitler et les Nazis, les armes V avaient donc un double objectif, à la fois psychologique et stratégique:

  1. dans un premier temps, causer – par des ogives employant des explosifs classiques – des destructions et des pertes considérables parmi les populations alliées, principalement celles de Londres, de l’Angleterre et des grandes villes libérées, de sorte à créer une anxiété latente et un climat psychologique de terreur qui pousserait ces populations à faire pression sur leurs gouvernements respectifs pour signer une paix séparées avec l’Allemagne.
  2. Dans un deuxième temps, à partir de 1945, équiper les Vergeltungswaffen d’armes de destruction massives révolutionnaires de façon à opérer des frappes ciblées de grande ampleur sur certaines mégalopoles (New-York, Baltimore, Londres, Moscou…) dont la destruction totale plongerait le monde dans la stupeur. Là encore, le but était de terrifier l’adversaire et de contraindre rapidement les Etats-Unis et la Grande-Bretagne a se retirer de la guerre, sous peine d’une annihilation totale. Hitler aurait eu alors tout loisir de  concentrer toutes ses forces et ses armes sur le front de l’Est, de façon à écraser l’URSS et la population soviétique, réalisant ainsi son grand rêve d’expansion germanique vers l’est pour créer le Lebensraum nécessaire à la réalisation de son “Reich millénaire”.

Ces armes v furent donc conçues comme des vecteurs, de façon à permettre à l’Allemagne de retourner la situation à la dernière minute et de remporter la guerre in extremis, moyennant la destruction totale de quelques grandes cités emblématiques et la mort de quelques millions ou dizaines de millions d’innocents.
Ces armes V étaient d’autant plus redoutables qu’elles étaient téléguidées, voire même autoguidées, et qu’elles recouraient à une technologie et à des conceptions scientifiques absolument révolutionnaires pour l’époque. Elles étaient à juste titre redoutée pour leur imprévisibilité, leur caractère imparable et leurs effets dévastateurs. Une fois lancées, il n’était plus envisageable de les rappeler et de les détourner de leur objectif, et pratiquement impossible de les intercepter ou de les détruire . Elles étaient d’autant plus redoutables qu’elles se dirigeaient toutes seules et qu’elles pouvaient frapper des objectifs à des distances incroyables, selon des trajectoires souvent imprévisibles et avec une précision et une force diaboliques.
Le plus terrifiant était qu’elles frappaient aveuglément, n’épargnant  ni les enfants, ni les personnes âgées, semant la mort, le chaos et la destruction. Elles tombaient sans prévenir, sans aucun signe annonciateur, et frappaient comme la foudre, à la vitesse de l’éclaire, avec une telle force destructrice que des quartiers entier pouvaient être volatilisés et rayés de la surface du globe en l’espace d’une fraction seconde. Elles tombaient du ciel comme la sinistre faux de la Mort, indistinctement et à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, créant un climat psychologique d’angoisse et de terreur armi les populations civiles qui se sentaient terriblement exposées et démunies.
Le but recherché par Hitler et les Nazis était de créer l’angoisse et le désarroi, de frapper de stupeur, d’épouvanter les esprits et de semer le chaos, ceci afin de désorganiser progressivement la machine de guerre alliée. L’objectif était de dissocier les populations de leur gouvernement respectif, de démoraliser les habitants et, au final, de paralyser les Alliés par une peur-panique.
Le choix du V pour Vergeltungswaffen (armes de représailles) n’était d’ailleurs pas innocent: c’était une réponse moqueuse du Dr. Goebbels au fameux V pour “Victory” lancé en public par Winston Churchill . Une sorte de réponse du berger à la bergère, en quelque sorte!

Parmi ces armes V, les plus connues sont le V1 et le V2, mais il y avait également le V3 et le V4, beaucoup plus mystérieux, ainsi que le fameux “Tausendfüssler”, le fameux canon de Londres à très longue portée, capable de frapper à plus de 150 km de distance. Et bien d’autres armes encore, dont certaines sont aujourd’hui oubliée ou dont l’existence n’est même pas assurée, sans parler de celles dont on a mystérieusement perdu la trace…

L’apparition inopinée du V1 puis du V2, respectivement en juin et septembre 1944, frappa de stupeur les Alliés et causa de nombreux soucis aux stratèges britanniques et américains. Elle bouleversa la guerre et provoqua, en réaction, la mise sur pied de la plus grande opération de renseignements secrets du 20e siècle et une course effrénée entre Américains, Soviétiques et Britanniques pour trouver des parades à ces armes effroyables. Dès l’automne 1944, cet effort déboucha sur une véritable course des Alliés avec l’Allemagne pour arriver à vaincre la Wehrmacht avant que les savants Nazis n’aient achevé de mettre au point les Wunderwaffen, ces “armes miracles” tant redoutées qui, combinées avec les Vergeltungswaffen, auraient permis au Reich de renverser le sort des armes et de remporter la guerre en quelques heures seulement…

Retour au menu ARMES SECRÈTES DE HITLER