Ouvrage d’artillerie Maginot de Fermont – Meurthe-et-Moselle – France

L’ouvrage de Fermont est un gros ouvrage d’artillerie, comptant neuf blocs. Construit à partir de 1931, il a été abimé par les combats de juin 1940, avant d’être réparé au début de la guerre froide. C’est désormais un musée ouvert au public.

L’ouvrage est composé en surface de sept blocs de combat et de deux blocs d’entrée, avec en souterrain des magasins à munitions, une usine et une caserne, le tout relié par des galeries profondément enterrées.

Il y a deux entrées, toutes deux situées un kilomètre au sud des blocs de combat de l’ouvrage. L’entrée à l’ouest servait pour le personnel (« entrée des hommes » : EH), tandis que celle à l’est était utilisée pour le matériel (« entrée des munitions » : EM). La porte est placée derrière un fossé diamant, protégée par une grille métallique et une passerelle qui enjambe le fossé. Elle débouche dans un couloir en chicane, protégé par des créneaux FM, qui conduit à une porte blindée et étanche donnant sur le sas. Ce sas est fermé de l’autre côté par une seconde porte étanche. Les deux blocs d’entrée sont en puits, protégées chacun par un créneau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm) et deux cloches GFM.

Les galeries souterraines sont à 30 mètres de profondeur, reliant tous les blocs entre eux ; la liaison avec la surface est assurée par des puits équipés d’escaliers et de monte-charges. Par ces galeries passent les câbles électriques et téléphoniques. La galerie principale allant de l’entrée des munitions aux blocs de combat est équipée de deux rails et d’une caténaire : ce réseau ferroviaire à voie unique (des « gares » avec deux voies existent) est destiné essentiellement au transport des munitions.

Juste à côté de l’entrée des munitions et profondément enterrées, se trouvent les galeries et niches aménagées pour servir de magasin principal (M1) à l’ouvrage. Ce magasin a trois cellules de stockage, desservis par un monorail pour la manutention des casiers à munitions (chacun pour 50 obus). La dotation en munitions correspond à théoriquement huit jours de combat intensif, ce qui fait un stock de 24 800 obus de 75 mm, 6 400 obus de 81 mm, 1 800 obus de 47 mm et 1 820 000 cartouches de 7,5 mm à répartir entre le M1, les M2 (au pied de chaque bloc de combat) et les M3 (à côté des chambres de tir)[].

L’usine souterraine abrite quatre groupes électrogènes SGCM (des moteurs Diesel de 225 chevaux) capables de remplacer l’alimentation électrique fournit normalement par l’extérieur (grâce à un câble enterré). Deux groupes couplés suffisent, mais par sécurité ils sont doublés (en cas de panne) ; l’évacuation des gaz se fait par une cheminée donnant sur l’entrée des hommes. À proximité, se trouvent les réserves d’huile (4 800 litres), les réservoirs à gasoil (185 000 ℓ) et les citernes à eau de refroidissement (225 000 ℓ), soit la consommation théorique pendant deux à trois mois. Dans la galerie reliant l’entrée des hommes à celle des munitions se trouve la batterie de 24 filtres à air (chacun pèse 230 kg) utilisés en cas d’alerte aux gaz. La caserne regroupe les chambrées, les cuisines, l’infirmerie, les sanitaires, les réserves de vivres, la principale citerne d’eau (alimentée par un puits), etc.

Le bloc 1 est un bloc d’artillerie, équipé d’une tourelle de 75 mm modèle 1933, d’une cloche GFM (guetteur et fusil mitrailleur) et d’une cloche LG (lance-grenades).

Le bloc 2 est un bloc d’infanterie, équipé d’une tourelle de mitrailleuses et d’une cloche GFM.

Le bloc 3 est un observatoire, équipé d’une cloche VDP (vision directe et périscopique, indicatif O 3), de deux cloches JM (jumelage de mitrailleuses) et d’une cloche GFM. En dessous de ce bloc se trouve le poste de commandement de l’ouvrage.

Le bloc 4 est une casemate d’artillerie flanquant vers l’est, équipé de trois créneaux pour canon de 75 mm, d’une cloche GFM et d’une cloche JM.

Le bloc 5 est un bloc d’artillerie, avec une tourelle de 81 mm et une cloche GFM.

Le bloc 6 est un bloc d’infanterie, avec une tourelle de mitrailleuses et deux cloches GFM.

Le bloc 7 est une casemate d’infanterie flanquant vers l’est, avec un créneau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm), un autre créneau pour JM, une cloche GFM et une cloche LG.

Nous vous encourageons à visiter cet ouvrage qui l’un des mieux conservé de la ligne Maginot de l’est.

À propos Moret Jean-Charles

Fondateur de l'Association Pro Forteresse Co-fondateur de l'Association Fort Litroz