Le pistolet mitrailleur finlandais SUOMI

En finlandais, Suomi signifie « Finlande », et pour lui donner le nom de sa patrie, Aimo Lahti devait être bien sûr des qualités de la nouvelle arme qu’il mettait au point, au début des années 30.

De ce fait, ce P.M. fera honneur à son nom, au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Aux mains d’habiles combattants, ce sera une arme efficace et sûre. Les Finlandais, attaquant par surprise hors des forêts, causeront de lourdes pertes et entretiendront l’insécurité parmi les troupes soviétiques, pourtant supérieures en nombre.

La Finlande sortira du conflit en préservant son indépendance, et ne sera jamais occupée par une puissance étrangère.

Après la guerre, le Suomi restera en service dans les forces armées finlandaises jusque vers les années 70, où, retiré du service actif, il sera versé dans la réserve, étant remplacé par le nouveau fusil d’assaut Valmet M 62.

Ainsi, pendant près d’un demi-siècle, presque chaque Finlandais aura appris à se servir des « Suomi » et en Finlande cette arme sera entrée dans la légende.

Les origines

 L’apparition d’un nouveau type d’arme d’infanterie en Finlande, le pistolet-mitrailleur, remonte au début des années 20, avec l’achat par une organisation de défense paramilitaire, les « gardes civiques », de 7,65 mm Bergmann M 18-1 suisses.

Le Bergmann étant assez onéreux, seule une petite quantité de ces P.M. fut achetée. C’est ce qui motiva le lancement d’une production nationale.

En 1922 et 1923, la société de mécanique Leonard Lindelöf, d’Helsinki, construisit une série de 200 P.M. de type Bergmann.

Ils présentaient peu de différence par rapport à l’original suisse ; numérotés de 1 à 200, le seul marquage était l’emblème de la société Lindelöf, un L stylisé inscrit dans un cercle, qui fut frappé sur les pièces principales.

Le cahier des charges stipulait que chaque pièce devait pouvoir être interchangeable avec les pièces de l’arme d’origine (Bergmann).

La série terminée, on se rendit compte qu’en fait la production de P.M. par Lindelöf était plus compliquée et plus onéreuse que l’importation des « Bergmann ».

La production d’une autre série fut abandonnée, et presque toutes les armes produites furent achetées par les gardes civiques et les gardes frontières.

La police estonienne acheta quelques-uns de ces P.M.

A cette époque, l’armée finlandaise concentrait ses ressources pour la production de nouveaux fusils et n’était pas encore intéressée par l’achat de P.M.

Après l’essai infructueux de Lindelöf, la possibilité d’une production nationale de P.M. semblait plutôt compromise, quand la situation fut sauvée grâce à l’initiative et à l’ambition d’un jeune expert en armes à feu, Aimo Lahti.

Au début des années 20, il travaillait comme armurier-artificier pour les gardes civiques et, après avoir fait connaissance avec les Bergmann, il les jugea sujets à s’enrayer, mais assez bien adaptés aux conditions d’emploi en Finlande, en tant que type d’arme.

De sa propre initiative, il commença donc à étudier un P.M. plus efficace et plus économique, et il faut noter que si l’Etat finlandais ne fut pas alors intéressé à aider Lahti dans ses études, quelques années plus tard, il reprit à son compte le résultat de ses études, lorsque l’importance de la découverte de Lahti eut été déjà largement perçue à l’étranger.

La société « Pistolet-mitrailleur et compagnie » et sa M26

 Afin de disposer du capital nécessaire à la construction des prototypes, Aimo Lahti et trois de ses amis, jeunes officiers au même régiment où il servait, créèrent la société : « Konepistooliosakeyhtio » ou « Société de P.M. et compagnie ».

Lahti finit les dessins de la nouvelle arme et dès 1922-1924, les premiers prototypes en calibre 7,65 mm Parabellum, furent produits.

Les canons furent commandés en Angleterre, mais les autres pièces furent réalisées en privé par le service de réparations de l’armement de l’armée, ainsi que par un petit atelier de machines-outils dans la ville de Tampere !

Les essais de ces prototypes révélèrent de nombreux défauts et causes de mauvais fonctionnement. Le mécanisme sut modifié et le modèle amélioré baptisé : M 26 ; une série de plus d’une centaine d’armes fut réalisée par la société « Tuuli » d’Helsinki. L’armée acheta quelques lots de 20-30 armes, ainsi que les gardes civiques et les gardes frontières, à titre expérimental.

Le M 26 fonctionne selon le principe de la culasse mobile, non calée, le bloc de culasse effectuant son mouvement de va-et-vient dans son logement tubulaire grâce au recul et au ressort récupérateur.

La cadence maximale de tir est de 750 coups/mn. Le sélecteur de tir et cran de sûreté, se trouve sur le côté de la carcasse.

Lahti introduisit plusieurs innovations dans son arme, telles par exemple qu’un système logé dans le bouchon de culasse, permettant de régler la cadence de tir, un système pour démonter rapidement le canon et son manchon refroidisseur.

De plus, le levier d’armement n’étant pas solidaire du mécanisme restait stable lors du tir. Ainsi il n’y avait aucune pièces mobile extérieure, susceptible de gêner en utilisation sur le terrain.

La forme du boîtier-chargeur de 36 coupes, fortement courbé vers l’avant, se révéla cependant défectueuses, du fait de sa dimension et d’une certaine fragilité de structure.

D’une manière générale, on peut considérer le M 26 comme une bonne arme, de fabrication soignée, mais peu pratique et encombrante pour un usage militaire ; d’une longueur totale de 915 mm et d’un poids de 4,3 kg avec un chargeur de 36 coups.

La production standard était en 7,65 mm Parabellum, mais des exemplaires pour l’exportation furent réalisés en 7,63 mm Mauser, ces derniers avec un bouchon de culasse plus long que sur le modèle normal.

Le seul marquage de manufacture sur cette arme est le nom « Konepistooliosakeyhtiö » estampé sur le socle de la hausse.

Le M 31 de Tikkakoski

Si les essais sur le terrain montrèrent les inconvénients du pistolet-mitrailleur M 26, les associés de la société Mitraillette et compagnie, et surtout Lahti lui-même, s’en étaient déjà rendu compte : Lahti ne pensait qu’à améliorer son arme.

Très occupé par son emploi auprès de l’armée, son P.M. n’étant qu’une activité privée annexe, il lui fallut quelques années de recherches et d’essais, avant que n’apparaissent des modèles améliorés.

C’est alors qu’un événement vint modifier radicalement la situation, une société en pleine expansion, la « Tikkakoski » s’occupant de bois et métaux près de la ville de Jyväskylä, en Finlande centrale, commença à s’intéresser au projet du pistolet-mitrailleur Lahti.

Le directeur de la Tikkakoski, M. O. Östman, un ami personnel de Lahti, était convaincu de l’avenir de cette arme et devant le manque d’intérêt des responsables militaires, il aida Lahti à produire ses prototypes, dont les essais eurent lieu en 1930. La mise au point générale eut lieu au cours de l’année suivante, et Lahti baptisa l’arme : pistolet-mitrailleur M 31 « Suomi ».

Lahti prit un brevet puis vendit l’arme avec les droits à la société Tikkakoski. La société P.M. et compagnie, perdant ainsi toute utilité, fut dissoute.

L’état finlandais réalisa enfin l’intérêt de l’arme et le fait que les droits appartenaient au domaine privé. Cependant le nouveau pistolet-mitrailleur fut testé puis adopté par l’armée sous la désignation de M 31, la police et les gardes frontières l’adoptant à leur tour.

Les quantités commandées par l’armée dans les années 30 furent cependant si faibles, que la société Tikkakoski put travailler également pour l’exportation.

Des modèles ainsi que des manuels en suédois, anglais, allemand et français furent distribués de part le monde.

A la veille de la Seconde Guerre mondiale cependant, seules l’Estonie et la Pologne avaient passé des commandes importantes.

En 1933, une version spéciale fut mise au point pour l’Iran. Ces armes possédaient un boîtier-chargeur sur le dessus, le sélecteur de tir sur le côté droit de la carcasse (comme sur le M 26) et un bipied. Les prototypes furent fabriqués, mais pour certaines raisons la commande de série ne vint jamais.

Les caractéristiques du M 31

Bien que dérivé du M 26, le P.M. M 31 en diffère nettement, plus court de 4 cm, le M 31 est cependant légèrement plus lourd.

Afin d’éliminer les interférences dans le mécanisme d’approvisionnement, l’avant du bloc de culasse et son logement furent réduits en épaisseur.

Le levier sélecteur de tir et sécurité fut ramené à l’avant du pontet et le système régulateur de tir, comme sur le M 26 fut supprimé.

Deux types de chargeurs furent créés, un chargeur droit de 25 coups et un chargeur « camembert » de 40 coups.

Vers la fin des années 30, le chargeur de 40 coups fut remplacé par un autre chargeur « camembert » plus efficace, contenant 70 cartouches, mis au point par un des anciens associés de Lahti, dans la société P.M. et compagnie.

Une caractéristique à remarquer, était le calibre de 9 mm retenu, au lieu du 7,65, ce qui étant conforme à la tendance internationale d’alors rendait l’arme compétitive à l’exportation.

Au cours des premières années de production en série, divers éléments complémentaires en option furent ajoutés au M 31 de base. Par exemple une poignée qui se fixait devant le pontet, un bipode, un sélecteur sur le côté droit de la carcasse, etc. Cependant la fabrication de ces versions spéciales cessa bientôt, après que le principal client, l’armée finlandaise, eut confirmé le seul modèle de base pour ses commandes, jugeant les autres versions trop coûteuses et inutiles.

De structure solide et d’excellente finition, le Suomi était dans les années 30 un des meilleurs et des plus précis pistolets-mitrailleurs alors en service.

Surtout en tir automatique, la dispersion des impacts était considérée comme incroyablement faible. En contre-partie de ses excellentes qualités balistiques, il présentait néanmoins quelques défauts : le Suomi était assez lourd et surtout trop cher à produire en série pour les ressources de l’armée finlandaise, sans commandes importantes pour l’exportation, la capacité de production de l’usine restait limitée. Au cours des années 30, un peu plus de 4 000 exemplaires furent produits pour l’armée finlandaise.

Le numéro de série des Suomi (commençant à 001) était marqué sur les principales pièces de l’arme : carcasse, canon, manchon, bloc-culasse.

Comme autres marquages nous trouvons : « Suomi », « patent 1932 » et « Tikkakoski » sur les côtés du socle de la hausse.

L’emblème de la manufacture, un T inscrit dans un triangle et un cercle, était aussi frappé sur les chargeurs, ainsi que le numéro de série.

Honneur et réputation

 A l’automne de 1939, l’U.R.S.S. attaqua la Finlande, marquant le début de ce que les Finlandais appellent « la guerre d’hiver ».

Dans ce conflit, les capacités du P.M. Suomi et son emploi judicieux surprirent non seulement l’ennemi et les observateurs étrangers, mais en partie aussi le Q.G. finlandais lui-même. Évoluant à skis sur un terrain offrant généralement une bonne protection, les mitrailleurs finlandais pouvaient emporter une assez grande quantité de munitions et frapper où et quand ils le voulaient, surgissant à l’improviste des bois. Ils portaient de rudes coups à un ennemi supérieur en nombre, mais que son matériel lourd obligeait à suivre les routes.

Ce fut une dure leçon pour les Soviétiques, qui les amena rapidement à revoir profondément l’organisation des unités de l’Armée rouge.

La proportion de fusils fut réduite, et la production de P.M., alors pratiquement inexistante en U.R.S.S., fut multipliée plusieurs fois.

D’autres pays décidèrent aussi de semblables modifications et ainsi le P.M. Suomi peut donc être considéré comme un véritable novateur.

De nouvelles solutions

Une courte période de paix – 15 mois – suivit la guerre d’hiver, à l’issue de laquelle la Finlande prit de nouveau part à la lutte contre son vieil ennemi, l’U.R.S.S. !

La production du Suomi fut fortement augmentée pendant ce répit, et le nombre de P.M. en service dans l’armée finlandaise passa à plus de 20 000 jusqu’en 1941.

Quelques améliorations furent également apportées, à la fin des années 30 : un nouveau boîtier-chargeur à 2 rangées alternées de cartouches, contenant 50 coups, fut adopté et remplaça, au cours des années suivantes, les 2 autres modèles de 25 et 40 coups, dans les unités de première ligne.

En 1943-1944, un compensateur de 5 cm fut monté au bout du canon, sur décision de la direction des armements. Lahti ne fut guère satisfait de la manière dont certains officiers d’état-major « maltraitaient » son invention, notamment ce compensateur qu’il qualifiait de mauvaise solution, irréfléchie.

D’autres améliorations mineures et par ailleurs justifiées, elles, furent apportées : renforcement du fût et des grenadières.

Dans le même temps, le service des armements continuait ses études pour mettre au point un P.M. plus léger et moins onéreux, conservant cependant les qualités du M 31.

Plusieurs prototypes furent réalisés pendant la guerre, dont le plus perfectionné fut certainement le modèle d’essai M 42, muni d’un pontet plus grand, s’un système rapide de démontage du canon, d’une hausse simplifiée et du sélecteur de tir sur le côté droit de la carcasse. Il ne remplaça cependant pas le M 31 dans la production de série, le modèle de base ayant acquis un statut bien établi dans l’armée.

A la suite de la guerre d’hiver, deux versions spéciales du Suomi furent produites : les versions « char » et « abri » !

Ces deux versions étaient munies d’une crosse courte, type pistolet, pour permettre une manipulation plus facile dans un espace restreint.

Sur la version abri, le manchon du canon était allongé avec un long cache à la bouche, pour dissimuler la flamme du départ, un système de visée simplifié était monté sur le côté gauche.

La carcasse et le mécanisme de ces deux variantes étaient identiques au modèle classique, si bien que tout M 31 peut être converti en version char ou abri simplement en changeant la crosse et le manchon du canon.

La fabrication d’origine de ces deux versions spéciales eut lieu avec les numéros de série entre 14 000 et 17 000.

Augmentation de la production

 Si le P.M. Suomi jouissait déjà d’une bonne réputation, la guerre d’hiver fut sa consécration.

C’était en Finlande, l’arme la plus recherchée par les soldats du front, pendant la Seconde Guerre mondiale, et de nombreux récits mentionnaient l’anéantissement de détachements ennemis par quelques mitrailleurs finlandais surgissant de la lisère d’une forêt.

Bien que la société Tikkakoski ait livré à l’armée près de 50 000 P.M., entre 1941 et 1944, cette quantité d’armes fut tout à fait insuffisante à couvrir tous les besoins.

En fait, pour l’ensemble des forces armées. les officiers, la plupart des sous-officiers et seulement 1 à 2 hommes par groupe d’infanterie au front, étaient armés du P.M. Les conditions de guerre mirent en évidence la difficulté qu’il y avait à produire le M 31 en grande série ; et son prix élevé.

Sur le plan international

 Bien que présenté à l’exportation dès 1932, l’intérêt à l’étranger pour le Suomi ne se manifesta vraiment qu’au début de la Seconde Guerre mondiale, surtout après les événements de la guerre d’hiver.

La réputation du P.M. M 31 s’étant alors étendue de par le monde, la société Tikkakoski reçut de nombreuses commandes qu’elle ne pouvait satisfaire en même temps que celles destinées à l’armée finlandaise.

Sur licences de l’Etat, un certain nombre d’armes furent exportées entre 1941-1943, parmi lesquelles : 5 100 vers la Suisse, 5 500 vers la Bulgarie, 3 000 en Allemagne, 1 250 en Croatie et de petites quantités en Suède et au Danemark.

Les armes exportées furent surtout du modèle de base M 31 (sans compensateur) muni du boîtier-chargeur de 50 coups ou du chargeur camembert de 70 coups avec des numéros de série continuant ceux des livraisons destinées à l’armée finlandaise.

Outre les livraisons d’armes, des licences de fabrication furent vendues à la Suède, au Danemark et à la Suisse.

Chacun de ces pays produisit une variante du P.M. Suomi modifiée pour son armée nationale.

Bien que basées sur le modèle M 31, les fabrications étrangères présentent des détails caractéristiques.

Le M 43-44 suisse possède une hausse spécifique et un tenon pour baïonnette, le M 42 danois « Madsen » a un fût modifié et deux oreilles de protection pour la mire.

Le modèle suédois M 37-39, en calibre 9 mm BR est celui qui diffère le plus, avec un canon et un manchon plus courts, un système de visée simplifié et un fût de forme assez bizarre.

La plupart des P.M Suomi fabriqués à l’étranger furent pourvus de boîtiers-chargeurs de 50 coups.

Il est intéressant de noter ici que les services de renseignements soviétiques « obtinrent » les plans du M 31 et de ses accessoires dans les années 30.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, on put remarquer que certaines des principales solutions utilisées pour le P.M. Suomi : chargeur camembert…avaient été adoptées pratiquement sans modifications pour les P.M. soviétiques : M 34-38, M40 et M 41.

Le Suomi vieillit lentement, en paix

 Quand prit fin la guerre, la production de P.M. Suomi fut arrêtée,  conformément aux termes de l’armistice signé avec l’U.R.S.S.

Au total, entre 1931 et 1944, Tikkakoski produisit un peu plus de 82 000 P.M. Suomi (avec les numéros de série correspondants), dont environ 15 000 pour l’exportation.

Une partie de ces armes fut perdue pendant la guerre, mais la quantité restante suffisait pour le service de temps de paix de l’armée finlandaise.

La production ne fut jamais reprise, car, dans les années 50, un nouveau type d’arme – le fusil d’assaut – remplaça définitivement le vétéran en mobilisant les ressources nécessaires à l’étude et au développement d’armes nouvelles.

Dans les années de l’après-guerre, le P.M. fut cependant maintenu en service actif assez longtemps. Son entretien fut assuré régulièrement, avec quelque modifications ; aussi tard que dans les années 50, le logement des boîtiers-chargeurs fut légèrement agrandi pour recevoir un nouveau type de boîtier-chargeur suédois de 36 cartouches. Une utilisation intensive au cours des décennies avait en effet produit une usure des chargeurs et causait des ratés dans le système d’approvisionnement. Les armes elles-mêmes, par contre, firent la preuve de leur haute qualité et excellentes caractéristiques tout au long de leur carrière. Une preuve était que les pièces de l’arme sont toujours interchangeables en service de campagne.

Au début des années 70, les forces armées finlandaises furent entièrement armées de fusils d’assaut M 62, de fabrication nationale.

Les P.M. et fusils à culasse furent réformés et versés dans les dépôts des centres de mobilisation. Chaque soldat finlandais reçoit cependant toujours une instruction lui permettant d’utiliser et entretenir le M 31. Certains d’entre eux, habitués aux caractéristiques modernes du fusil d’assaut, considèrent peut-être d’un œil sceptique les Suomi usés, maintes fois réparés ; ils devraient cependant comprendre que la réputation méritée du grand vétéran, fruit de l’expérience acquise à la dure, sur le terrain, se fonde quand même sur près d’un demi-siècle de service irréprochable.

Armes d’essai

 Aimo Lathi cherchait lui aussi à améliorer son P.M. pendant la guerre. Il mit au point le AL 43, dénommé « arme d’infanterie d’emploi général ». Fabriqué par l’arsenal d’Etat « VKT », les prototypes utilisaient le 9 mm en deux longueurs d’étui : 43 et 35 mm. En 1944, ils furent modifiés pour tirer la cartouche expérimentale de 7,62 x 35 mm.

Simultanément, un des anciens collaborateurs de Laahti : Erkki Lilja, officier inspecteur à VKT, étudiait son propre modèle en 9 mm. Le prototype qui sortit fin 1944 possédait un canon reculant et un système d’étuis à friction.

Les premiers essais mirent en évidence de nombreux défauts : notamment l’augmentation inquiétante de la cadence de tir lorsque la chambre de tir était lubrifiée. L’arme en resta à ce stade de prototype.

Note : le M.P. 43/44 Suomi suisse fut en dotation dans l’armée suisse jusque dans les années 60, lorsque fut introduit le fusil d’assaut 57.

La Suisse produisit sous licence 22 468 P.M. 43/44 jusqu’en 1951.

 

Markku Palokangas

 

 

 

 

 

 

 

 

À propos Moret Jean-Charles

Fondateur de l'Association Pro Forteresse Co-fondateur de l'Association Fort Litroz