Dès 1939, le IIIe Reich lança un programme ultra secret visant à doter l’Allemagne d’un bombardier stratégique à très long rayon d’action, capable de franchir d’énormes distances sans escale ni ravitaillement, pour effectuer des frappes à plusieurs milliers de kilomètres de son point de départ. Ce programme, baptisé « Amerika Bomber », visait à développer un appareil révolutionnaire doté d’une très grande autonomie de vol et capable d’évoluer à très haute altitude sur d’énormes distances pour le mettre à l’abri de la chasse et de la DCA.

Ce bombardier aurait été capable de franchir les immensités glacées de l’Atlantique Nord pour bombarder New-York ou Washington, et de pénétrer profondément en Union soviétique pour pilonner impunément les usines d’armement délocalisées en Sibérie, derrière la chaîne de l’Oural. Plusieurs projets furent élaborés en parallèle, sans liens entre eux et souvent en concurrence. La plupart des constructeurs allemands répondirent à l’appel d’offre en soumettant des projets de type classiques, similaires aux bombardiers quadrimoteurs développés par les Alliés. Messerschmitt proposa ainsi le Me 264, Focke-Wulf le Fw-300 (basé sur le Fw-200 existant) et le Ta-400, Junkers le Ju 390 (une extrapolation dérivée du Ju-290).

D’autres se tournèrent vers de nouvelles technologies révolutionnaires et donnèrent naissance à des projets beaucoup plus ambitieux en forme d’ailes volantes géantes, comme les frères Horten avec leur Ho-XVIII ou Arado avec son Ar E.555 « Amerika Bomber ».

Dans le cadre du programme « Amerika », le concept le plus incroyable et le plus fantastique demeure toutefois celui du « Silbervogel » qui préfigure, avec quarante ans d’avance, la future navette spatiale américaine qui n’est qu’une émanation améliorée par les Américains du bombardier spatial nazi…