Fort de Bramafan

Le fort de Bramafan est situé sur un éperon rocheux situé à l’est de Bardonèche  (Bardonechia), dans le Val de Suse, à une altitude de 1447 m. Par ses dimensions et par l’importance de son armement, il est considéré comme l’ouvrage fortifié le plus grand construit à la fin du XIXe siècle au sud des Alpes.

Bâti en 15 ans, entre 1874 et 1889, il défendait la ligne de chemin-de-fer Turin (I) – Modane (F) afin de prévenir toute incursion française par le nouveau tunnel ferroviaire du Fréjus, inauguré en septembre 1871, et contrôlait les vallées du Rho et Fréjus.

Le fort semble avoir été opérationnel dès 1892, selon un rapport de l’époque du Deuxième Bureau français signalant qu’il sera bientôt armé de 4 pièces d’artillerie sous tourelles rétractables. Ces tourelles, produites par la firme allemande Gruson, étaient armées de canons de 120 mm. Le solde de l’armement se composait de six canons de 87 mm montés en barbette, de 2 canons de 149,1 mm et de pièces mobiles prêtes à être mises en batterie si nécessaires.

L’ouvrage est construit sur plusieurs niveaux le long de l’éperon. Il se compose d’un bastion principal et de murs s’étendant vers le bord ouest de la crête. Le casernement principal est bâti en pierre et comporte deux étages équipées de fenêtres. On accède au fort par un pont-levis enjambant un fossé excavé devant l’entrée principale. Celle-ci est défendue, à gauche de l’entrée, par une caponnière qui contrôle tout le secteur de terrain situé devant l’accès.

Au centre du fort, une grande cour abritait, au nord, les pièces de 87 mm disposées par paires et une galerie d’accès conduisant aux 4 tourelles Gruson de 120 mm. Les pièces mobiles étaient disposées à la périphérie du périmètre défensif.  A l’intérieur du fort, les deux étages du bastion principal abritent les chambres de la garnison, les cuisines, les locaux techniques, les réservoirs et les entrepôts. Les magasins d’artillerie sont à l’extérieur.

Désarmé partiellement durant la première guerre mondiale, le fort est ensuite utilisé par l’armée italienne comme camp de prisonniers pour les soldats autrichiens travaillant dans la région à l’entretien du tunnel ferroviaire du Fréjus et des routes militaires de la vallée.
Dans les années 1930, bien que dépassé techniquement, le fort est intégré dans le concept défensif du Vallo Alpino mis en place sous Mussolini pour fortifier la frontière nord de l’Italie. Il est alors remis en état, gardé et réarmé de 2 pièces de 120 mm en tourelles et d’une batterie de canons de 149 mm.

Le 21 juin 1940, lors de l’offensive de l’armée italienne contre la France, le fort est pilonné par l’artillerie et l’aviation française. Il encaisse quelques coups au but mais les dégâts sont limités aux superstructures extérieures. En septembre 1943, il est occupé par une petite garnison allemande qui, craignant les partisans, mine soigneusement les abords du fort. Il sera abandonné par les Allemands dans la matinée du 27 avril 1945.

Après la guerre, conformément au traité de paix signé entre la France et l’Italie, le fort est désarmé et abandonné par l’armée italienne.
Remis en état et restauré avec soin et respect des détails historiques par des bénévoles italiens, il est aujourd’hui ouvert au public et abrite un magnifique musée consacré à l’histoire du fort, aux troupes Alpini et aux combats qui ont eu lieu dans les environs de Bardonechia. On peut notamment y admirer de belles pièces d’armement, de magnifiques équipements ainsi que des uniformes italiens très bien mis en valeur. Nous ne pouvons que féliciter l’équipe italienne du Fort de Bramafan pour le magnifique effort de valorisation qui a été accompli et vous encourager à visiter ce magnifique fort si vous passez dans le Val de Suse…

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