L’articulation de la région fortifiée du Bas-Valais est basée sur le concept d’une défense élastique échelonnée en profondeur. Elle vise à bloquer pas à pas l’agresseur, au fur et à mesure de sa progression, en profitant de tous les renforcements naturels du terrain. Les barrages, les obstacles et les coupures artificielles ont été multipliés à l’envi, de façon à obtenir une redondance des points de résistance potentiels et une saturation du territoire permettant une défense tous azimuts, selon la bonne vieille stratégie du hérisson.
Le dispositif établi a été conçu et réalisé pour réagir à tous les cas de figure, quelle que soit la direction de la menace, de façon à pouvoir bloquer une attaque venant aussi bien du nord, du sud ou de l’ouest.
DU NORD : depuis le Plateau suisse, l’arc lémanique ou le Jura, en direction du verrou de Saint-Maurice et du Valais.
DU SUD : à partir de l’Italie et de la vallée d’Aoste, par le Col ou le tunnel du Grand-Saint-Bernard, en direction du carrefour stratégique de Martigny.
DE L’OUEST : en remontant les vallées savoyardes de Chamonix ou d’Abondance depuis la France voisine.
Le point névralgique est évidemment le verrou du défilé de Saint-Maurice qui constitue le pivot central de tout le dispositif, la clé de la haute vallée du Rhône.
Le Haut-Valais germanophone constituait une autre région fortifiée, centrée sur l’axe routier et ferroviaire Lötschberg – Simplon et sur la défense des hauts cols du massif du Gothard (Grimsel, Nufenen, Furka), avec Brigue comme pivot central du dispositif.