Troupe d’infanterie cycliste – Suisse

L’Armée suisse avait une troupe d’infanterie cycliste qui a cessé d’exister en 2002. Les troupes cyclistes sont créées en 1892 en vertu de la loi fédérale établissant la formation de compagnies cyclistes. En août de la même année à Berne, une première école accueillait 215 recrues et autant de bicyclettes, chaque homme devant entrer en service avec son propre deux-roues. Les cyclistes devenaient propriétaire de leur bicyclette et pouvaient l’utiliser au civil et devaient entrer en service avec leur bicyclette.

En 1912, elles intègrent les sections de combat afin d’étendre leurs compétences au-delà des missions de liaison comme par exemple l’exploration, l’occupation des avant-postes ou la sûreté des flancs de déplacement de l’infanterie. Unités silencieuses, rapides et d’une puissance de feu équivalente à celle de l’infanterie, leurs effectifs sont portés en 1924 de 2500 à 6300 hommes. Elles sont ensuite dotées de mitrailleuses légères modèle 1925. Dans l’entre-deux-guerres, les troupes cyclistes se développent en unités d’élite, avec la fierté de leur arme et un esprit de corps remarquable. En 1937, les troupes cyclistes passe de l’infanterie aux troupes légères nouvellement créée, qui intègrent également la cavalerie et les troupes légères motorisées.

Après la guerre, l’équipement en armements lourds se poursuit. Les unités cyclistes emportent avec elles des mitrailleuse 51, un nombre croissant de Tube roquette. En 1962 elles sont renommées troupes mécanisées et légères (TML). Chaque régiment cycliste est accompagné de véhicules tous-terrains légers, qui servent d’atelier de réparation, transportent l’approvisionnement ainsi que du matériel. En 1981 elles sont équipés des engins guidés antichars 77 M47 Dragon. Le rôle des troupes cyclistes consistait en particulier à intervenir rapidement pour des actions ponctuelles, et à engager le combat en terrain difficile et de nuit.

En 2003, dans le cadre du passage d’Armée 95 à Armée XXI (1er janvier 2004), les trois régiments de cyclistes incorporés aux trois corps d’armée de campagne6 sont dissous, marquant ainsi la fin des troupes cyclistes au sein de l’Armée suisse.

Les régiments cyclistes d’Armée 95 (1995 à 2003) :

  • Radfahrerregiment 4: Batallion Cycliste 1, Radfahrerbatallion 2 et 7
  • Radfahrerregiment 5: Radfahrerbatallion 3, 4 et 8
  • Radfahrerregiment 6: Radfahrerbatallion 5, 6 et 9

Un régiment était composé de trois bataillons. Parmi eux, deux étaient composés d’une compagnie d’état-major (EM), de trois compagnies de cyclistes, d’une compagnie cycliste lance-mine (mortiers de 82 mm) et une compagnie cycliste anti-chars (M47 Dragon et Panzerfaust 3). Un bataillon était composé d’une compagnie d’état-major, d’une compagnie de cycliste, d’une compagnie de lance-mine lourd (mortiers de 120 mm), d’une compagnie de chasseur de chars (Piranha TOW) et d’une compagnie sanitaire.

Les vélos militaires continuent néanmoins d’être utilisés pour leurs côtés pratiques, sportifs et écologiques, par exemple lors des écoles de recrues et des écoles de cadres, sur les places d’armes et durant les cours de répétitions.

Nom Type Image Quantité Mise en service Retrait Fabricants Équipements
Vélo d’ordonnance 05 / Ordonnanzrad 05 68 614 1905 1995/années 2000 Condor, Cosmos, Schwalbe, Zesar, MaFaG et Komenda 1 vitesse, 22,5 kg, frein arrière Torpedo, charge utile : canon de 100 kg, produit de 1904 à 1988 en de nombreuses versions.
Vélo 93 / Fahrrad 93 5 500 ou 7 000 1993 Condor 7 vitesses Shimano (sélecteur Deore SiS indexé, dérailleur arrière RD-L553, cassette 14×32), 21,5 kg, charge utile : 160 kg, freins hydrauliques sur jante Magura, pédalier et moyeux de roue Edco, Dynamo sur rayons FER 20004
Vélo 12 / Fahrrad 12 4 100 2012 Simpel cadre aluminium AN6, noir laqué, 15 kg, dérailleur 8 vitesses Shimano, Dynamo moyeu Shimano Alfine DH-S501, freins à disques Magura MT4

 

À propos Moret Jean-Charles

Fondateur de l'Association Pro Forteresse Co-fondateur de l'Association Fort Litroz