L’ouvrage des Granges Communes – Col de la Bonette – Alpes de Haute-Provence – France

L’ouvrage des Granges-Communes est une fortification de la ligne Maginot, situé à la limite entre les communes de Jausiers et de Saint-Dalmas-le-Selvage, c’est-à-dire à la limite entre les départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes.

Il s’agit d’un petit ouvrage d’infanterie, construit à 2 525 mètres d’altitude près du col de Raspaillon (ou des Granges Communes), à environ 3 500 m du col de la Bonette en descendant la D 64 vers Saint-Étienne-de-Tinée.

Construction

Les plans du petit ouvrage des Granges-Communes sont étudiés en décembre 1930, prévoyant trois blocs ; ce projet est validé par la Commission d’organisation des régions fortifiées (CORF) en janvier 1931. En mai 1934, on passe à seulement deux blocs ; les plans du bloc 2 sont modifiés, les deux créneaux sous casemate étant remplacés par des cloches.

Les travaux accusent un grand retard, dû notamment à l’enneigement systématiquement tardif à cette altitude. Le bloc 2 est coulé seulement en 1938 ; l’emplacement du bloc 1 a seulement commencé à être fouillé en 1939. Ce bloc devait non seulement servir d’entrée, mais aussi de casemate de combat, armé avec deux mortier de 81 mm et une arme mixte (un jumelage de mitrailleuses et un canon de 25 mm antichar

Le bloc est desservi depuis les dessous par un imposant escalier qui part du fond d’un couloir situé entre la cuisine et un magasin. On trouve également dans les dessous deux chambrées pour vingt-quatre hommes chacune, une autre pour six hommes, la chambre de l’officier et une infirmerie. L’éclairage, la ventilation et la filtration étaient alimentés par deux groupes électrogènes, composés chacun d’un moteur Diesel CLM 2 PJ 65 (deux cylindres, fournissant 11 ch à 750 tr/min) couplé à un alternateur. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d’eau. Le système de ventilation est doté d’un échangeur alimenté par l’eau de refroidissement des moteurs ainsi que de résistances électriques.

Le bloc d’entrée que l’on voit aujourd’hui n’existait pas au moment des combats de 1940. Il a en effet été construit en 1956-1957 dans le cadre d’une politique inspirée par l’OTAN visant à maintenir certains forts pour bloquer une éventuelle invasion des forces du pacte de Varsovie depuis l’Italie.

L’ouvrage est désormais abandonné par l’Armée et ouvert à tous vents.

À propos Moret Jean-Charles

Fondateur de l'Association Pro Forteresse Co-fondateur de l'Association Fort Litroz