Le gros ouvrage d’artillerie de Restefond (altitude 2733 m) – Alpes de Haute Provence – France

Le gros ouvrage du Restefond correspond à un projet de la CORF validé fin 1929. Cependant, à la déclaration de guerre, il était loin d’être achevé et l’on termina donc précipitamment les blocs commencés ; les cloches, et d’autres équipements, non installés sont restés depuis à l’abandon près des écuries du fortin du Restefond.

Le gros ouvrage du Restefond aurait dû avoir huit blocs mais, en raison des difficultés de construire à cette altitude et des nombreuses modifications (en 1930, 1932, 1934 et 1937) demandées par la CORF, seuls les blocs 3 et 6 étaient construits en 1939. Les autres blocs n’étaient pas achevés, voire pas commencés, et la construction du bloc 7 fut reportée à un programme complémentaire. Les aménagements souterrains n’avaient pas non plus été terminés.

La mission du bloc d’artillerie (bloc 6) d’action frontale1 était d’interdire les cols frontaliers de Pouriac et du Fer (deux canons-obusiers 75/32) ainsi que le Pas de la Cavale, le ravin du Salso Moreno et le col des Fourches (Un mortier 75 Mle 1931). L’ouvrage fournissait donc l’appui d’artillerie nécessaire à la défense de l’ensemble du quartier Restefond.

Le bloc d’infanterie (bloc 4) avait pour mission de battre les pentes du vallon de la Tinée, jusqu’à Bousiéyas (une cloche GFM et une cloche JM).

La composition théorique de l’ouvrage était la suivante :

  • Bloc 1 (entrée) : en 1939, le bloc n’avait pas été construit et il n’y avait qu’une entrée provisoire qui utilisait la galerie aménagée pour construire les souterrains. La porte actuelle, en bordure de route, n’existait donc pas ; elle a été construite en 1956 seulement. Le bloc prévu devait être une entrée du type alpin : une seule porte servant au passage des hommes et du matériel, un pont-levis d’accès, deux créneaux en caponnière de protection et deux cloches (Cloche lance-grenades et cloche GFM)2.
  • Bloc 2 : ce bloc d’artillerie devait être construit à l’extrémité Nord de l’ouvrage. Il devait être équipé d’une cloche GFM, de deux mortiers de 81 mm tirant vers le col des Granges Communes et être utilisé comme point de départ de la galerie menant à l’issue de secours de l’ouvrage sur la pente ouest.
  • Bloc 3 : ce bloc, qui fait face au ravin de la Bonette, à contre-pente, est équipé d’une cloche GFM et d’une cloche JM seulement.
  • Bloc 4 : situé juste au sud du précédent, à contre-pente également, il est équipé successivement d’une cloche JM type A, d’une cloche VDP d’observation pour l’artillerie de l’ouvrage et d’une cloche GFM.
  • Bloc 5 : il devait être situé au sommet de la crête, entre les blocs 2 et 3, et croiser ses feux avec le gros ouvrage de Rimplas (secteur fortifié des Alpes-Maritimes) pour protéger de ses feux les avant-postes de Las Planas et de Saint-Dalmas-le-Selvage. Il était prévu d’y installer deux canons-obusiers 75/32 et un mortier 75/31.
  • Bloc 6 : il a le même armement que celui prévu pour le bloc 5, deux canons-obusiers 75/32 et un mortier 75/31 avec, comme pour tous les blocs CORF, un lance-grenades et deux créneaux FM de défense.
  • Bloc 7 : reporté à un programme complémentaire, sa construction a en fait été annulée car la vieille tourelle de 75 mm R modèle 1905, modifiée en tourelle pour deux armes mixtes, dont il devait être équipé, ne permettait pas de battre les cols frontières de Larche, de Pouriac et du Fer.
  • Bloc 8 : situé sur la contre pente ouest, ce bloc n’est en fait que la cheminée d’aération de l’ouvrage ; il servait également d’issue de secours, celle prévue par le bloc 2 n’ayant pas été construite.

L’usine électrique.

Comme tous les ouvrages CORF, il disposait dans ses dessous de tous les aménagements prévus : casernement, cuisine, latrines, PC, poste de secours, stocks de munitions, d’eau, de gazole et de nourriture. L’électricité était fournie par le réseau civil, mais en cas de coupure l’ouvrage dispose de trois groupes électrogènes, composés chacun d’un moteur Diesel CLM 308 (fournissant 75 ch à 750 tr/min) couplé à un alternateur. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d’eau.

L’équipage comptait 75 hommes

C’est le plus élevé en altitude des ouvrages Maginot : 2680 m

 

Texte tiré de Wikipedia

À propos Moret Jean-Charles

Fondateur de l'Association Pro Forteresse Co-fondateur de l'Association Fort Litroz