Situé sous la station de Champex-Lac, à 1473 m d’altitude, le fort d’artillerie de Champex est entièrement souterrain. Il a été creusé sous roc durant la seconde guerre mondiale et est demeuré actif jusqu’à la fin du 20e siècle. Il formait un binôme avec l’ouvrage d’artillerie de Commeire, situé sur l’autre versant de la vallée d’Entremont, au-dessus d’Orsières. Les deux ouvrages jumelés étaient chargés d’assurer la couverture et l’appui-feu du secteur des Dranses, entre la cuvette d’Orsières et la frontière italo-suisse, au Col du Grand-Saint-Bernard, face à une éventuelle menace d’invasion italienne venant du sud.
Commencé en 1942, puis modernisé et adapté à un conflit nucléaire durant la guerre froide, il a été régulièrement occupé par la troupe jusque en 1994.
L’équipage, dont l’effectif de guerre pouvait atteindre environ 300 hommes, était protégé des coups de l’ennemi par la masse rocheuse de la montagne et par des portes blindées verrouillant l’entrée. Des portes étanches et des sas anti-gaz permettaient d’isoler hermétiquement l’intérieur de l’ouvrage contre les toxiques de combat, les retombées radioactives et les fumées d’incendie en cas de bombardement, de façon à éviter la contamination ou l’intoxication de l’équipage.
La partie casernement comprend le logement pour la troupe (3 dortoirs avec lits à étages), une chambrée pour les officiers, 1 chambre pour le chef d’ouvrage, 1 chambre pour le chef du groupe, un mess officier, un bureau, une cuisine et un réfectoire, un quartier sanitaire équipé d’une salle d’opération, d’une salle de stérilisation et d’une infirmerie, ainsi qu’un central téléphonique pour les communications de l’ouvrage. Les locaux techniques assurant la survie de l’équipage comprennent une salle des filtres et ventilations, une salle des machines comportant deux groupes-moteurs électrogènes et un réservoir d’eau de 300 m3 creusé au cœur de la montagne.
La zone protégée (ZP) abrite également les bureaux de tir des batteries (PCT), ainsi que le poste de conduite de tir du groupe d’artillerie de forteresse 22 auquel étaient subordonnés les ouvrages de Commeire et de Champex.
Un long couloir rectiligne, s’enfonçant dans la montagne et traversant le cantonnement, conduit vers la partie combat, située plus bas que la zone protégée. C’est là que se trouvent les quatre pièces d’artillerie de l’ouvrage, groupée en deux batteries de deux pièces abritées dans quatre casemates creusées à même la paroi de rocher. La batterie gauche, constituée de deux pièces de forteresse de 10,5 cm L42 sur affût à levier, était chargée principalement de battre le Val d’Entremont et l’axe routier du Col d Grand-Saint-Bernard, afin d’y engager d’éventuels colonnes de véhicules. La seconde comprenait deux canons Krupp de 7,5 cm sur affût à levier, pointés principalement sur le Val Ferret et chargés d’engager d’éventuelles colonnes d’infanterie progressant depuis l’Italie.
A l’origine, l’ouvrage ne comportait qu’un seul magasin à munitions creusé au cœur de la montagne. Un second fut ajouté après les explosions accidentelles de Dailly et de Mittholz, pour diminuer les risques d’accident. Le premier (MM1), d’une longueur de 60 m, renfermait les obus et les fusées contenant le système de minuterie permettant de régler l’explosion des projectiles. Le second, d’une longueur de 45 m, abritait les gargousses renfermant les charges destinées à propulser les obus. L’ensemble était surveillé par un système chargé de détecter une hausse anormale de la température des magasins à munitions, pour prévenir tout accident. D’épaisses portes anti-souffles en béton armé furent également ajoutées pour protéger le casernement en cas d’explosion des munitions, de même qu’une galerie d’échappement permettant au souffle de déboucher directement de la montagne.
La partie combat comporte également trois postes d’observation donnant dans la falaise, un pour chaque batterie et le troisième pour le commandement de tir (PCT).
- Entrée de l’ouvrage
- Entrée de l’ouvrage
- Porte blindée de l’entrée
- Poste de tir à travers la porte blindée avec un fusil d’assaut 57 (Fass 57)
- Sas de l’entrée de l’ouvrage
- Porte du sas de l’entrée de l’ouvrage
- Installation de filtration des retombées radioactives à l’entére de l’ouvrage
- Filtres de l’installation destinées à retenir les poussières radioactives
- Central téléphonique de l’ouvrage
- Toilette du matin dans le couloir principal
- Couloir principal de l’ouvrage
- Local avec matériel des pompiers de l’ouvrage
- Échelle permettant d’accéder au réservoir d’eau de l’ouvrage
- Au fond les douches
- Les différents filtres pour la ventilation de l’ouvrage
- Assécheur permettant d’éliminer l’humidité dans les cantonnement du fort
- Couloir principal
- Groupe électrogène et réserves de carburant
- Groupes électrogènes (au premier plan un groupe en réparation) et en rouge un charriot incentie
- Groupe électrogène
- Groupe électrogène
- Réservoir journalier pour le mazout consommé par les groupes électrogènes
- Plan de l’ouvrage
- Infirmerie
- Infirmerie
- Le commandant du A 46 dans sa chambre
- Mess officier
- Dortoir
- Armoire et rayonnages dans local devant le dortoir des soldats
- Lavabo dans le couloir principal
- Chambre pour sous-officiers
- Cuisine avec à droite de la porte la machine à peler les pommes de terre
- Chaudière de cuisine
- Le « logo » de l’artillerie de forteresse sur les lampes à pétrole
- Réfectoire
- Appareil permettant de calculer les trajectoire des obus
- Poste de conduite de tir de l’ouvrage A46 de Champex
- Appareil permettant de contrôler la vitesse initiale de l’obus au sortir du tube du canon
- Poste de conduite de tir des canons de 10,5 cm
- Le falot à pétrole qui peut remplacer l’éclairage électrique en cas de panne
- Poste de calcul de tir du groupe d’artillerie. Au fond un grand central téléphonique d’artillerie
- Poste d’observation
- Lunette dans un poste d’observation
- Poste d’observation principal
- Vue du Val Ferret depuis le poste d’observation
- Charriot de transport des obus à partir de la soute à munition
- Charriot de transport des obus dans le magasin munition MM1
- Dans une soute à munition, en noir un point faible qui serait démoli en cas d’explosion et éviterait la démolition totale du local
- Porte blindée d’un sas isolant la partie cantonnement des postes de tir
- MM2 = magasin munition pour les charges
- Magasin à munition MM2 contenant les charges pour les obus de 10,5 cm
- MM2 » soute à munitions des charges pour les canons de 10,5 cm
- Servants d’une pièce d’artillerie de 10,5 cm
- Canon de 10,5 cm sur affût de forteresse
- Canon retiré de son affût d’un canon de 10,5 cm
- Canon de 10,5 cm sur affût de forteresse
- Canon de 10,5 cm sur affût de forteresse
- Canon de 10,5 cm sur affût de forteresse
- Mise en place d’un canon de 10,5 cm de forteresse sur son affût.
- Embrasure dans la paroi rocheuse avec un canon de 10,5 cm
- Canon de 10,5 cm de forteresse retiré de son affût
- Affût sans le canon et avec le volet blindé d’embrasure en place
- Ventilateur manuel permettant d’extraire les gaz restant dans la douille après le tir
- Dispositif permettant de redresser les douilles abimées et de les réutiliser
- Canon de rechange sur charriot de transport
- Chargement d’un obus de 10,5 cm
- Camouflage de l’embrasure d’un canon de 10,5 cm dans la paroi de rocher
- Sortie du couloir permettant au souffle éventuel d’un explosion d’une soute à sortir sur l’êxtérieur de l’ouvrage
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