A61 – Alimentation en eau

L’ouvrage A61 est situé bien au-dessus du hameau de Litroz et, de ce fait, ne peut pas être alimenté par le réseau d’eau communal. Pour résoudre ce problème, les concepteurs ont construit tout un système afin de récupérer l’eau de ruissellement sur la paroi de rocher qui surplombe l’entrée du fort. Un muret en béton armé barrant la paroi sur environ 50 m de longueur ramène ainsi l’eau récupérée dans un grand réservoir extérieur en béton, ancré dans la paroi et d’une capacité de 5’000 litres. Une fois l’eau entrée dans ce réservoir, un premier bac de décantation retient les matières grossières en suspension dans l’eau. Un deuxième bac de décantation piège ensuite les boues plus fines. Puis, l’eau passe dans un bac filtrant et traverse une couche de sable fin épaisse d’environ 1m. Les dernières impuretés sont retenues par ce sable. Un trop-plein laisse l’eau s’écouler et celle-ci gagne l’intérieur du fort par une conduite enterrée et protégée, via un énorme siphon. Un dispositif protégé par une construction en béton, situé au point bas de ce siphon, permet de vidanger les conduites du fort et le réservoir extérieur, notamment pour permettre le nettoyage des différents bacs de filtration.

Les conduites d’eau sont apparentes à l’intérieur du fort. Tout ce dispositif est exposé au tir de l’ennemi et peut éventuellement être détruit.

C’est pourquoi, un second réservoir intérieur, d’une capacité de 20 000 litres, a été construit au cœur de la montagne, dans la caverne sous roc abritant le casernement, derrière le mur fermant le fond du logement. L’eau y est conservée dans l’obscurité et à une température constante de 10° environ. Une conduite permet à l’air de ventilation de gagner la surface du réservoir afin de renouveler cet air. Pour des raisons de sécurité, l’eau de ce réservoir ne peut pas être directement obtenue aux points d’eau. Dès que le réservoir principal est plein, l’eau s’écoule par un trop-plein dans un réservoir secondaire d’environ 1200 litres, situé lui aussi dans la roche, derrière le mur des WC. Seul ce réservoir permet d’avoir de l’eau aux points d’eau. Ce dispositif ingénieux garantissait une autonomie importante et excluait le gaspillage de l’eau.

Une deuxième conduite gagne le fort depuis le réservoir extérieur et est raccordé à la conduite principale dans le couloir du fort. En effet, en cas de pénurie d’eau et d’extrême urgence, il est encore possible par cette conduite, de récupérer dans le bac à sable du réservoir extérieur, l’eau qui rempli les interstices séparant les grains de sable. Cela représente quelques milliers de litres ! Diverses vannes permettent d’isoler complètement le réseau d’eau intérieur du réseau extérieur en cas d’événement AC (explosion atomique ou attaque chimique).

L’eau est distribuée au point suivants : locaux de combat, WC, lavabo, couloir, logement. Pour des raisons de sécurité encore, l’eau était traitée avec des pastilles de chloration. Actuellement, toute cette installation est toujours en activité et fonctionne parfaitement depuis la seconde guerre mondiale.

Vannes-et-vidanges

Progression dans le canal

Nettoyage du réservoir extérieur

Mur de récolte de l’eau

Réservoir intérieur de l’ouvrage

Nettoyage du réservoir

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