Cette position de barrage est située entre Châtelard-Frontière et Châtelard-Village. Elle comprend une petite ligne antichars barrant la vallée, particulièrement étroite et encaissée à cet endroit, complétée par des obstacles antichars sur route et sur voie ferrée qui permettaient de verrouiller les axes de communication à l’entrée même de la haute Vallée du Trient. Cette ligne de défense formait la première position de barrage qu’un agresseur venant de Chamonix aurait rencontré après avoir franchi le Col des Montets et traversé la commune de Vallorcine.
La ligne antichars et les obstacles antichars sont situés à 200 mètres de la frontière, au niveau du verrou glaciaire de la Madeleine qui constitue un passage obligé très étroit et encaissé. Sur la rive droite de la rivière, une paroi de rocher empêche tout franchissement. Sur la rive gauche, une crête rocheuse, coupée seulement par le passage de la route et du chemin de fer, barre complètement la vallée.
C’est sur cette crête rocheuse qu’ont été construits les trois ouvrages de défense qui protégeaient la ligne antichars. Il s’agit d’un abri-caverne sous roc permettant de loger un petit détachement et de deux fortins d’infanterie en béton armé, équipés respectivement d’une mitrailleuse et d’un canon antichar tirant directement sur le poste de douane et sur les obstacles de la ligne.
Le petit bunker qui abritait le canon antichar, situé au départ de la route de Châtelard-Village, a été démoli à la fin des années 2000 pour permettre l’élargissement et la correction de la chaussée. Le logement de l’abri-caverne a, quant à lui, été détruit par l’élargissement de la route internationale, dans les années 1970. Il n’en subsiste que le couloir d’accès qui a été muré. Le seul ouvrage a demeuré intact est le second fortin en béton armé, qui servait de position préparée pour une mitrailleuse.
Il faut savoir que la vallée du Trient, dans sa partie inférieure, avant d’atteindre la vallée du Rhône à Vernayaz, est pratiquement infranchissable. En effet, une gorge très profonde de plusieurs centaines de mètres, longe toute la vallée. Les villages, uniquement sur la rive gauche, sont installés sur des terrasses dominant la gorge. Aucune route carrossable ne relie le fond de la vallée à la plaine du Rhône. Seule la ligne de chemin de fer Martigny-Châtelard-Chamonix longe toute la vallée et dessert au passage les villages. Cette ligne est vertigineuse et franchit les parois de rochers par des tunnels et des ponts (ces ouvrages sont minés). La vallée latérale qui conduit au village de Trient, est en cul de sac et il est nécessaire de franchir le col de la Forclaz (1500 m d’altitude) pour atteindre la vallée du Rhône à Martigny. Jusqu’au lac Léman, il n’existe que trois axes qui permettent d’atteindre la plaine du Rhône : Vallée du Trient, Col de Morgins et Saint-Gingolph, au bord du lac.
Ouvrages de la position de barrage de Châtelard :
T8 Barricade sur route
T13 Barricade sur rail
A59 Fortin antichar de Châtelard – La Madeleine
A59 Démolition du fortin antichar de Châtelard – La Madeleine
A59 Fortin antichars de la Madeleine – Châtelard
A59 Démolition du fortin ach (novembre 2008)
A60 Fortin d’infaterie La Madeleine/Châtelard
A75 Abri troupe de Châtelard – La Madeleine